Salaire, salaire, salaire… depuis quelque temps s’exerce une pression sur les recruteurs et manager pour absolument afficher le salaire sur les offres d’emplois.
En 2022, 87% des candidats indiquent que le salaire est toujours le critère le plus important sur une offre d’emploi, pourtant 1 recruteur sur 3 ne l’indique jamais (Étude Hellowork 2022). Alors :
- Afficher le salaire est-il vraiment efficace ?
- À quoi s’exposent les entreprises qui ne l’affiche pas ?
- Faut-il privilégier les candidats au risque de créer des tensions en interne ?
- S’agit-il d’une stratégie du lobby des candidats en colère ?
Pour vous, Digirocks a mené l’enquête derrière cette pratique de plus en plus courante, faut-il afficher oui ou non le salaire sur les offres d’emplois ?
Les arguments en faveur du non
1. Faire des économies
“Si garder le salaire secret permet de gagner minimum 15k/an, on ne va quand même pas s’en priver !”
C’est l’argument n°1. Et pour cause, ne pas dévoiler le salaire permet :
- De ne pas sur-payer un candidat face à son précédent poste
- De faire des économies face à un candidat peu à l’aise avec la négociation
2. Éviter les tensions internes (faux ami)
“Que va dire Gérard s’il apprend que le petit nouveau gagne 15k de plus que lui sur le même poste, vaut mieux ne rien lui dire ça risque de créer des histoires”
Pourtant, que vous l’affichiez ou non, les informations circulent vite en interne et il y a de fortes chances que les salaires soient déjà connus.
Si l’un de vos collaborateurs se rend compte qu’il est sous payé au même poste que son/sa collègue, cela aura de lourdes conséquences sur sa motivation, son implication et augmentera les risques de démission.
3. Donner un avantage à la concurrence (faux ami)
“Et puis quoi encore, la concurrence n’aura plus qu’à offrir un meilleur salaire pour débaucher nos talents et rafler les meilleurs profils du marché !”
Cet argument serait vrai si :
- Les associations et cabinets de recrutement n’affichaient pas publiquement des études sur la moyenne des salaires pratiqués dans chaque industrie.
- Glassdoor et autres sites de notations n’existaient pas pour vérifier au millier d’euro près les salaires pratiqués dans votre entreprise.
4. Ne pas se priver de candidat.es “pépites”
“Afficher une fourchette de salaire risque de nous couper de certains profils alors que nous sommes prêts à augmenter exceptionnellement le budget pour un.e candidat.e qui répond parfaitement à nos exigences”
C’est l’argument de certaines entreprises qui ne veulent pas restreinte leur cible et voir filer les meilleurs talents chez la concurrence.
Les arguments en faveur du oui
1. C’est encore un avantage concurrentiel, profitez-en !
Il y a quelques années la question ne se posait même pas. les entreprises qui affichaient le salaire sur leurs offres étaient des ovni.
Aujourd’hui la tendance s’inverse, et pour cause.
“En 2021, une annonce qui affiche une rémunération a en moyenne 80 % de clics en plus et 20 % de candidatures supplémentaires que la même annonce sans information sur la rémunération”, indique Éric Gras spécialiste du recrutement chez Indeed.
De quoi facilement faire la différence face à la concurrence ! Sauf que l’opportunité pourrait bien vite disparaitre, car plus il y a d’annonces avec un salaire, moins la magie opère.
En 2021, seuls 30% des annonces indiquaient le salaire sur la plateforme, un chiffre qui ne fait qu’augmenter au fur et à mesure que les entreprises se rendent compte de l’opportunité.
D’autres entreprises comme Shine pousse le concept encore plus loin.
Parce qu’elles ont compris les impacts positifs d’une politique de transparence des salaires sur leur marque employeur, elles en font un argument majeur pour attirer les candidats.
Leur secret : afficher publiquement (et fièrement) sur leur site la grille de rémunération dédiée à chaque poste en fonction du métier, de l’expérience, du niveau de responsabilité, de l’ancienneté dans l’entreprise etc.
Ainsi chaque collaborateur de l’entreprise sait combien gagne son voisin.
Pour vous inspirer : https://bit.ly/3PwQpO0
2. Vous faites un premier tri dans les candidatures et vous gagnez du temps dans les négociations
Faire un premier tri des candidatures, un premier appel téléphonique avec le candidat, organiser les différents agendas, réserver 1h de temps du RH et du manager pour vous rendre compte que :
- Le salaire demandé est trop élevé
- Le candidat n’est pas ouvert aux négociations
- Vous ne pouvez pas vous aligner
Résultat : tout le monde a perdu son temps et les heures dédiées au recrutement auraient pu être investis dans d’autres sujets, ce qui implique une perte d’argent.
Indiquer une fourchette de salaire permet non seulement de créer un premier filtre en attirant les candidats en accord avec la rémunération mais elle sert aussi de base à la négociation.
3. Vous évitez les tensions internes et les discriminations à l’embauche
Comment perdre toute la confiance de vos collaborateurs en une fraction de seconde ? C’est simple !
Ne proposez pas le même salaire à vos collaborateurs pour un même poste, attendez que l’information se diffuse, et voilà une belle tension crée en interne en plus d’une perte de motivation et de confiance en l’entreprise.
Afficher le salaire dès l’offre permet d’éviter ces situations en plus des possibles discriminations liées au genre, au handicap ou aux origines.
4. Vous renforcez la confiance en votre entreprise
Afficher le salaire sur vos offres renvoie l’image d’une entreprise concernée par les problématiques liées à l’égalité professionnelle, prend le sujet à bras le corps et qui ose lever les tabous. Un réel gage de confiance pour les candidats.
Si vous décidez d’aller plus loin grâce à la mise en place d’une grille de salaire, l’effet sera décuplé ! À la fois pour les candidats et vos collaborateurs en interne car ils n’auront plus à batailler pour justifier une augmentation.
5. C’est la pénurie de candidats
Entre d’autres termes, à moins de vous appeler Apple ou Amazon, vous n’avez pas vraiment le choix.
Tous les moyens sont bons pour attirer les candidats, surtout à moindre coût. Alors pourquoi s’en priver ?
Au bout du compte, faut-il vraiment afficher les salaires sur les offres d’emplois ?
Tout va dépendre de votre situation et dans l’urgence dans laquelle vous êtes pour recruter.
Chez DigiRocks par exemple, notre tableau des offres parle de lui-même. Les salaires sont indiqués et détaillés dans chaque offre de manière la plus transparente possible.
Si vous avez encore du mal à choisir, voici un quiz pour prendre votre décision. Plus vous avez de points, plus vous avez intérêt à afficher les salaires sur vos offres d’emplois. C’est parti !
- Vous êtes en recherche urgente de candidats ? + 5 points
- Vous souhaitez rendre votre marque employeur plus attractive ? + 4 points
- Vous souhaitez réellement éviter les inégalités salariales entre vos collaborateurs/trices ? + 3 points
- Vous êtes prêt à revaloriser les collaborateurs/trices sous-payés ? + 3 points
- Vous souhaitez communiquer sur votre transparence ? + 2 points
- Vous ne voulez plus que le salaire soit un tabou au sein de votre entreprise ? + 1 point
- Vous souhaitez que vos collaborateurs/trices ne se rendent pas compte qu’il existe des différence de salaire pour un même poste ? -5 points
- Vous souhaitez faire des économies sur chaque candidat ? -4 points
- Vous n’êtes pas prêt à rehausser les salaires de vos collaborateurs/trices ? – 3 points
- Vous n’avez pas spécialement besoin de recruter ? -2 points
- Vous ne souhaitez pas que la concurrence connaisse vos salaires ? – 1 point
Résultats :
- Au dessus de 5 points : Afficher le salaire sur vos offres vous aidera non seulement à attirer plus de candidat.es mais aussi à construire une marque employeur plus attractive et transparence en plus de fidéliser vos collaborateurs/trices en interne.
- Entre 0 et 5 points : Afficher les salaires sur vos offres est dans vos intérêts, toutefois il reste des points à régler en interne avant de les afficher publiquement.
- En dessous de 0 points : Afficher les salaires n’est clairement pas votre priorité. Gardez en tête que la transparence sur la rémunération va devenir la norme et qu’il est toujours plus facile d’effectuer des changements par choix que sous la contrainte.